Production musicale: Mes 10+1 pires erreurs (et comment les éviter)

Production musicale: Mes 10+1 pires erreurs au Home Studio (et comment tu peux les éviter)Quand tu regardes le nombre de choses à apprendre en production musicale, je suis quasiment certain que tu te sens profondément découragé.

Composer.
Enregistrer.
Arranger.
Mixer.
Masteriser.

Autant de métiers, de compétences à acquérir pour produire tes musiques. Ça donne le vertige.

Alors tu entrecoupes la création de tes morceaux de tutos Youtube pour chercher de l’aide. Tu essaie. Tu échoues. Tu piétines. Tu râles.

Résultat? Un morceau te prends une éternité à terminer.

Et une fois fini, quand tu le compares aux productions professionnelles, tu déprimes. Ça sonne moins fort. Moins clair. Moins beau.

Le plus grave? C’est qu’à force, le lent poison du doute et du découragement va s’infiltrer dans ton esprit. Inévitable. Implacable.

Le tombeau des Home-studistes.

Mais tu veux que je te dise un secret? Tous les producteurs indépendants et artistes solo ont foiré pareil que toi au début. Eux aussi ont piétiné sévère. Aah, ils ne s’en vantent pas, c’est sûr. Mais ils sont tous passés par ce terrain miné de l’échec.

Comment je le sais?

Parce qu’avant de savoir créer une musique en 12 heures, j’ai ramé sans finir une seule musique pendant 12 ans. Parce qu’avant d’arriver à faire un morceau qui ressemble à quelque chose, j’en ai foiré des dizaines et des dizaines d’autres.

J’ai commis des erreurs fatales. Perdu des mois, des années. Je me suis planté un nombre incalculable de fois. J’ai douté et failli tout abandonner, comme toi.

Je fais cet article pour te confier mes plus grosses erreurs en Home-Studio. Afin que tu puisses les éviter. Et surtout, pour que tu ne commences pas à croire que seuls les autres peuvent le faire. Toi aussi tu en es capable.

Voici mon best-of des pièges à éviter.

1. J’ai fait le plein de munitions, et j’ai tué mon workflow

Flashback.

J’avais le matos MAO, le logiciel et ma guitare. Ne manquait plus que samples et plugins pour compléter mon armada d’artiste solo.

J’envisage donc un week end de recherches pour me constituer un bon gros stock, comme un écureuil avant l’hiver.

“Plus j’aurai d’options, mieux je serai paré à toute éventualité pour créer”.

ERREUR.

C’est l’inverse. Plus le choix est grand. Plus les décisions sont difficiles à prendre.

Au milieu d’une session, je me retrouvais à éplucher tous mes dossiers au lieu de créer et d’avancer. Pas foutu de choisir le meilleur son.

Un désastre niveau workflow.

La leçon:

J’aurais dû faire marche-arrière. Faire le vide dans mes sons et ne garder que ceux qui me plaisent VRAIMENT.

Moins tu as de choix. Plus vite tu prends tes décisions. Meilleur est ton workflow.

Le moment créatif est un instant précieux que tu dois absolument mettre à profit. C’est comme quand t’as chopé l’étoile et que Mario est invincible. C’est là qu’il faut foncer dans le tas.

Alors pour aller plus vite et finir tes musiques:
Limite tes options au strict minimum.

2. J’ai été perfectionniste, et je n’ai pas perdu QUE mon temps

Une idée.

Je l’entendais dans ma tête, cette déferlante d’ensemble de violons. Magistrale. Epique.

Sauf que… comment je fais pour les enregistrer ces violons? Alors, je cherchais des plugins gratuits sur internet. Pendant des heures.

Et comme je ne trouvais rien de correct, je sortais la carte bleue. Hop: un ensemble de samples de violons topissime.

Résultat? 30€ ou 40€ en l’air…

Mon ordinateur s’essoufflait à faire tourner ces immenses banques super-réalistes. Inutilisable.

Retour case départ. Des journées et des billets en moins. Et un goût amer de regret et de démotivation en travers de la gorge.

La leçon:

J’aurais du m’adapter avec ce que j’avais déjà sous la main.

Tu veux faire une recette de cuisine mais il te manque un ingrédient? Deux choix s’offrent à toi:

  1. tu abandonnes la recette et tu commandes une pizza
  2. tu remplaces l’ingrédient en question par un autre ingrédient et tu finis ta recette.

Cuisine ou musique, l’option 2 est de loin la meilleure:

  • tu finis un morceau de plus, que tu seras fier de faire écouter
  • tu fais preuve de créativité, d’originalité pour t’en sortir, même s’il te manque un élément
  • ton morceau aura une saveur particulière, unique

Ne blâme pas tes outils. Trouves plutôt une autre solution rapide avec les moyens à disposition. Tu économiseras du temps et de l’argent.

Il vaut mieux te dire “ça passe” et continuer ton morceau plutôt que de chercher la perfection et ne jamais le finir.

3. J’ai honte de le dire, mais je me la jouais “artiste supra-original”

Hola. Mais cette suite d’accords a déjà été utilisée sur tel ou tel morceau… pas bon ça. Je peux trouver mieux. Et BAM. On est parti pour 30mn de plus.

La peur d’être traité de copieur tu connais?

Résultat: Je cherchais à être un maximum original dans tout ce que je créais. Des suites d’accords bizarres, des mélodies trop recherchées. De la bouillie hors-norme et peu accrocheuse.

A côté de ça, mon pote créait chansons sur chansons avec chacune 3, 4 accords déjà entendus des milliers de fois. Simple. Efficace. Ça marchait très bien.

J’aurai du m’en inspirer au lieu de faire le malin.

La leçon:

Pas besoin de réinventer la roue à chaque fois ou de trop stresser a propos du plagiat.

C’est un peu comme si un réalisateur de Western refusait d’utiliser les saloons aux portes battantes qui grincent, les rues désertes poussiéreuses et les bons vieux duels de cowboys uniquement parce que d’autres l’ont déjà fait avant lui.

Ce qui compte au final c’est ce que va ressentir l’auditeur.

Parfois ton morceau peut avoir un élément ressemblant à quelque chose déjà entendu. Ce n’est pas gênant si ce n’est qu’un petit aspect de ta musique.

Par exemple, une multitude d’artistes ont utilisé les 4 mêmes accords. Cela ne veut pas dire que leurs musiques se ressemblent en tout points.

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Tu ne seras jamais 100% original. Il faut juste l’accepter.

4. J’avais les mains dans le cambouis au lieu de les avoir sur le volant

Aaaah. On y est. L’erreur qui m’a coûté des années… et mon porte-monnaie.

Toujours la tête dans la catalogue pour changer de config: interface, DAW, contrôleur MIDI, etc. “Peut-être qu’en changeant de matériel j’améliorerai mon workflow?”

Alors déjà, ça ne résolvait rien du tout.

Pire encore. Je devais me réadapter au nouveau matériel à chaque fois. C’était pas de la musique que je faisais, c’était de la lecture: modes d’emplois, tutos, forums d’entraide.

Un peu comme si un pilote passait son temps à réparer sa voiture au lieu de s’entrainer à conduire.

C’est un piège très commun. Méfie toi. Et c’est facile de tomber dedans. On ne parle que de ça sur le net: matos, logiciel, plugins, matos, logiciel, plugins.

Attention: Le plus gros danger en production musicale.

La leçon:

J’ai perdu énormément de temps et d’argent, sans pour autant avoir une seule musique finie à faire écouter. Et j’étais terriblement frustré.

C’est pour ça que j’ai écrit le “Kit de démarrage au Home-Studio”. Un condensé de tout ce que tu dois avoir et savoir pour te lancer:

5 pièces de matériel, un logiciel, savoir enregistrer une piste et utiliser les outils de mix. Point barre. T’es prêt à plier ton 1er morceau de A à Z.

Tu verras que la satisfaction sera infiniment plus grande que celle de collectionner du matos et des plugins.

Faire écouter ta musique à tes proches et ressentir la fière chaleur qui l’accompagne sera ta plus belle récompense.

Télécharge-le ici.

5. J’avançais à l’aveuglette, et je me suis bien planté

J’enregistrais une d’idée de départ, tout content de démarrer un nouveau morceau.

Puis j’essayais de la compléter avec d’autres ajouts, plus ou moins en rapport. J’y mettait du coeur, de l’énergie, mais je me battais en donnant des coups dans le vide et dans tous les sens, , sans savoir ce que je voulais au final.

Résultat?

Cela finissait bien souvent en épuisement total. 3 tapes sur le tatami.

La leçon:

C’est bien beau d’avoir une idée de départ. Mais j’aurais dû prendre le temps de savoir où j’allais, même de manière très vague.

Voici plusieurs idées de direction:

  • tu veux rendre l’auditeur zen, survolté, triste, joyeux, voir la peur dans ses yeux (pour les métalleux)
  • tu veux respecter la structure de tel morceau connu, donc il ne te reste plus qu’à trouver encore une partie “refrain” et une partie “pont”
  • tu veux te limiter et faire un morceau uniquement avec 16 samples

Trouve toi une règle, une direction générale à suivre. Et tiens ce cap.

Sinon tu risques de tourner en boucle à en avoir des remontées gastriques.

6. Je composais sans limites, et ça m’a limité

Je pensais que créer une musique prenait du temps. Alors, quand j’en ai enfin terminé une en 3-4 mois, je trouvais cette durée normale. Elle me sortait par les oreilles, mais j’étais content.

Le gros problème justement, c’est l’overdose. Difficile de tenir si longtemps sans se lasser. Essaie en écoutant ton morceau préféré tous les jours pendant juste une semaine. Il va te devenir aussi agréable que le crissement d’une craie sur un tableau.

Bon, cette fois-ci j’avais réussi à tenir si longtemps grâce au soutien de mon coach. Mais avant ça, j’en avais abandonné des dizaines.

Ecoeuré.

La leçon:

J’ai bien compris qu’une compo a une durée de vie.

Et son compte à rebours commence dès que tu joues sa 1ère note. Il faut ensuite finir tes morceaux rapidement: prendre des décisions et avancer. C’est une question de survie pour ton morceau.

Pour ça, fixe toi une deadline. Par exemple, le morceau doit être fini dans 2 semaines.

C’était la raison d’être de mon défi: réussir à faire une musique en une semaine (en plus de mon activité salariée). Résultat? J’ai fini mes morceaux 10 fois plus vite.

ENORME.

Fixe toi une limite de temps. Tu seras surpris de tout ce que tu peux accomplir aussi rapidement.

7. Je reportais mes sessions au lendemain

La peur de l’échec.

Il y a un moment où j’étais comme une souris qui lorgne autour d’une tapette.

Envie de me mettre au Home-Studio. Mais l’idée de finir avec zéro résultat et le moral dans les chaussettes me rendait quelque peu hésitant.

Alors j’étais en mode Ninja.

Un petit goûter? Allez, juste quelques vidéos Youtube. Ou gratouiller l’acoustique, ça me démange. Tout pour retarder le moment où l’ordinateur allait me projeter en pleine face sa terrible “page blanche”.

Et trop souvent, je finissais par esquiver, tête basse.

La production musicale était associée plus à la déception qu’à la passion…

La leçon:

Bon ok, j’en était arrivé à un bon niveau de traumatisme. Mais la solution était simple en fait: Il fallait juste que je m’assoie et que je commence. Sans me mettre la pression.

Si tu te reconnais dans ce cas, mets-toi en place une routine. Tous les jours 30mn ou 1h au Home-studio à telle heure. Pose tes fesses et commence.

Oui, tu vas faire des erreurs. J’ai constaté entre 30 et 50% de rejets dans mes créations. (Exemple: pour l’album Fall16, seulement 7 morceaux ont été sélectionnés sur 12 crées)

N’ai pas peur de faire des musiques bancales. Tu en feras. Comme tu feras aussi des musiques qui te transportent, des musiques qui touchent les autres et te rendent tellement fier de toi.

Produis de la musique régulièrement. Sans pression de résultat. Fais-toi plaisir.

8. Je voulais envoyer du lourd, et j’ai ruiné mes mixages

L’erreur que je faisais au début: Morceau qui déchire = basse au taquet.

FAUX.

Morceau qui déchire = morceau équilibré.

  • Effet pervers n°1: Trop de basse rendait mes morceaux pâteux et flous.
  • Effet pervers n°2: les fréquences basses ayant une forte énergie, ça tapait rapidement dans le 0db. (seuil maximum à ne pas franchir sous peine de saturation qui piétine tout ton travail)Spectre basse

Résultat? J’étais obligé de baisser le volume général pour ne pas saturer.

Mes morceaux sonnaient brouillon et moins fort que ceux des autres.

La leçon

Je me faisais avoir à chaque fois. Comme un chien qui court après sa queue sans comprendre pourquoi il n’y arrive pas.

Evite donc d’avoir une trop grosse bosse sur les basses fréquences sur ta piste master. (entre 0Hz à 100Hz)
Pour cela:

  1. surveille les fréquences de la piste master en y plaçant un analyseur de spectre.
  2. ajuste le niveau des pistes des instruments graves et/ou compresse les. (basse, grosse caisse)

Ton son d’ensemble sera plus clair, plus équilibré et sonnera plus fort.

Et si tu veux de la puissance, cherche plutôt à faire un “tutti” comme ils disent en musique classique. C’est à dire, envoyer tout l’orchestre sur un passage du morceau pour occuper la plus large bande de fréquence possible.

Là, ça décoiffe Mémé.

9. Je jugeais mes musiques trop vite et trop mal

Faire la composition, l’enregistrement et le mixage tout seul n’est vraiment pas évident.

Tu restes dans ton propre bouillon. Tu n’as pas le recul pour juger si ta musique rend bien ou pas.

Le risque? Abandonner un morceau qui a un fort potentiel. J’ai souvent fais cette erreur.

La leçon:

Ce qui a changé? Je me suis forcé à finir. Même quand je n’y croyais plus.

Si un morceau te sort par tous les trous en cours de production: fais une pause de 24h. Réécoute le ensuite, note ses défauts et finis-le rapidement.

Le surlendemain redécouvre-le les oreilles fraiches. Tu aura souvent de très belles surprises.

Il n’y a que là que tu verras si c’est bon ou pas.

Fini tes morceaux. Laisse reposer. Juge.

10. Je cherchais la complexité pour épater la galerie

Mea culpa.

Je voulais vous en mettre plein les oreilles. Je voulais que mes pairs, mes amis compositeurs, admirent la complexité de cathédrale de mes magnifiques oeuvres.

Et le rendu était souvent… pas terrible.

La leçon:

La technique et la théorie musicale sont des outils et je n’aurais jamais dû les faire passer avant la musique elle-même. (On n’admire pas le tournevis du bricoleur, mais son oeuvre finale)

Pense simple. Mélodies simples. Suite d’accords basiques. Peu de pistes. Chaque instrument à son rôle. Pas de superflux.

Et surtout: concentre toi sur ce que tu veux transmettre à ton auditeur.

Pour toi, ce sera plus facile à composer, enregistrer et mixer. Pour nous autres, ce sera plus agréable à écouter. Que des avantages.

Pense simple.

11. Je croyais que les autres étaient meilleurs

“Je ne chante pas. Je ne fais pas de piano, juste de la guitare.
Je n’arriverai jamais à produire un morceau complet. Les autres sont trop forts, blabla…”

OK Julien. Arrête l’auto-flagellation:

  1. Les autres ont aussi galéré au début.
  2. Les autres ne sont pas forcément tous chanteurs.
  3. Les autres ont appris, ont expérimenté et c’est comme ça qu’ils sont devenus bons

Alors lance-toi.

La leçon:

Cela ne servait à rien de me répéter tout ça. Et toutes ces pensées négatives sont parties dès mon 1er morceau fini. Car enfin, je savais que j’en étais capable.

Maintenant, je fais de la musique instrumentale avec un bon paquet de guitares et je prends un pied incroyable à le faire. Je me fous pas mal des compétences que je n’ai pas, comme le piano ou le chant.

Alors crois en toi. N’importe quel musicien peut mettre en boite ses idées et produire des morceaux personnels et touchants.

Chacun a ses atouts. Chacun a sa vision du monde. Chacun est unique.

Trouve ta manière d’exprimer ta musique avec tes propres talents.

Production musicale: une route parsemée d’embûches

Alors tu vois bien?

J’ai fait un bon paquet de boulettes à mes débuts. Plein d’essais et d’erreurs avant d’arriver à créer mon 1er morceau tout seul.

Et je suis certain que tous les artistes solo qui produisent leur musique sont aussi passés par là. Ils ont traversé les mêmes embûches.

L’essentiel c’est de persévérer, d’être bien conseillé et bien entouré.

Comme disait notre vieil ami:

La seule manière d’échouer, c’est d’abandonner avant d’avoir réussi.
– Boudha

Tu peux tomber de vélo et rester par terre la larme à l’oeil, ou te remettre en selle pour avancer. Au choix.

Il n’y a pas de mal à faire des erreurs. Ça s’appelle apprendre.

Et la production musicale, c’est un long apprentissage dont le jeu en vaut la chandelle, crois-moi.

Passer de l’autre côté de la barrière, celui des créateurs de musique: c’est une fierté inestimable pour un musicien.

Alors tiens le cap et tu y arriveras aussi. Tu as maintenant mon retour d’expérience pour avancer en étant conscient des pièges à éviter.

Ah oui, une dernière chose.

Ne te blâme pas si tu t’es reconnu dans cette liste. Un jour tu regarderas tes échecs passés avec le sourire.

Et tu seras fier d’avoir accompli tout ce chemin vers le succès.


Tu te reconnais dans ces erreurs? tu as un point de vue différent?

Et si tu nous partageais tes expériences dans les commentaires ci-dessous?  Tu pourras ainsi aider ceux qui sont dans le même cas que toi.

Julien Moulinié-Chaumel
 

Musicien passionné par l'univers Home-studio, Julien doit encore être en train de rassembler ses idées pour écrire des articles bien détaillés. Et tout ça avec un seul but: t'aider à créer dès maintenant ta propre musique.

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nicolas

Article très juste et pleins de bon sens, difficile de ne pas s’y reconnaître lorsque l’on a été dans l’aventure de la composition/production solo 🙂

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    Julien Moulinié-Chaumel

    Merci Nicolas, content de voir que je ne suis pas le seul à avoir ramé. Belle aventure comme tu dis, bourrée de pièges, mais tellement prenante.

    Reply
Bertrand

L’article dans l’ensemble est intéressant, mais y’a juste un point qui m’a fait tiquer : le point 3.
Pour moi, la musique d’aujourd’hui est hyper monotone, tout se ressemble sans aucune originalité car justement la plupart des “artistes” utilisent les mêmes accords. La plupart de ceux composant sur des logiciels sont avant tout des ingénieurs du son avant d’être des musiciens. C’est la recherche de cette originalité qui est pour moi la clé. Il faut être capable de se démarquer et ça en passe par des heures de recherches et d’essai sur l’harmonie musicale.

Le problème d’aujourd’hui c’est que beaucoup ont accès à la musique mainstream qui est tout simplement une escroquerie d’un point de vue purement créatif. C’est pour ça que beaucoup utilise les mêmes accords. Les courants musicaux alternatifs et underground offrent plus de variétés. Mozart ou Beethoven doivent se retourner dans leurs tombes à cause de la musique actuelle.

Après, on en revient toujours au même débat, mieux vaut t’il plaire à beaucoup de monde ou aux vrais connaisseurs ? D’un point de vue personnel, je préfère faire ma propre musique en prenant la peine d’être original plutôt que chercher à faire quelque chose en me demandant si ça va plaire ou pas. Mais, en tant que musicien, je ne trouve pas que ce soit très pertinent d’aller dire qu’il vaut mieux faire comme tout le monde plutôt qu’essayer d’être original quitte à se planter. C’est en faisant des erreurs qu’on progresse et non pas en copiant les autres.

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Julien Moulinié-Chaumel

Merci Bertrand, je l’ai peut être tourné de façon maladroite, mais le point 3 n’a pas pour but d’encourager à copier.
Il est fait pour inviter à comprendre qu’on sera forcément obligé de tomber sur quelque chose basé sur les travaux de nos prédécesseurs. Et qu’il vaut mieux s’en décomplexer pour avancer.

Après concernant l’harmonie, oui, c’est important, mais mon regard est légèrement différent.

Pour faire court, je dirai que les outils dont disposaient Mozart à l’époque ne sont pas ceux qu’on possède aujourd’hui.
On peut de nos jours apporter des variations musicales autrement que par l’harmonie, en triturant la texture des sons enregistrés: par synthèse, sampling, scratching et effets divers. Je pense surtout à la musique électro, hip hop ou la musique acousmatique (qui elle n’a elle ni harmonie, ni mélodie).

Peut-être que si Mozart avait vécu à notre époque, il aurait fait des oeuvre d’art qu’à base de sampling.
Casquette retournée et platines vinyl sous les doigts. Qui sait? en tout cas ça me plait de l’imaginer comme ça 🙂

Et je te rejoins: on progresse en faisant des erreurs.
Mais également en copiant les autres je pense.
Le bébé apprend à marcher en tombant, mais il essaie avant tout d’imiter ses parents.

Après chacun ses gouts et son point de vue.

Merci d’avoir donné le tien et bonnes compositions 😉

Reply
    Bertrand

    Je viens du milieu techno industriel à la base donc t’inquiète la musique acousmatique je connais, même si je préfère partir dans une autre direction pour mon premier album.

    Le sampling, honnêtement, je ne trouve pas que ce soit particulièrement créatif. Enfin, j’avoue utiliser des samples de drums pour mes rythmiques, car je préfère me focaliser sur la structure instrumentale et harmonique de mes morceaux, mais sinon avec les softwares ou synthesizers d’aujourd’hui, qui permettent d’à peu près tout faire, je ne vois pas l’intérêt d’aller chopper quelque chose de déjà fait pour le modifier. Autant partir de 0 et créer ta propre instrumentale ou ton propre son. Le sampling je trouve que c’est un peu un truc de fainéant au final (et oui je suis un fainéant concernant mes rythmiques).

    Pour Mozart, je pense qu’il partirait plus dans la direction d’un Nils Frahm plutôt que la voie dans laquelle tu l’imagines, mais ça reste bien évidemment totalement abstrait.

    Enfin voilà, j’ai surtout réagi à ça car tu parlais d’accords, donc de musique harmonique et je ne pense vraiment pas que ce soit un bon conseil de dire qu’il vaut mieux faire comme tout le monde en utilisant des suites d’accords qui ont fait leur preuve, quitte à les retravailler via du sound design. C’est avec ce genre de raisonnement qu’on se retrouve avec la musique commerciale d’aujourd’hui qui est hyper formatée.

    Bonnes compositions et bonne soirée à toi 🙂

    Reply
      Julien Moulinié-Chaumel

      Merci Bertrand, j’ai bien compris pourquoi tu avais réagi. Ce n’est pas mon message.

      Mon message est “décomplexez-vous par rapport à la peur du plagiat”.
      Car je suis persuadé que la création ne provient jamais à 100% d’un seul et même individu.

      C’est pourquoi le sampling ne me dérange pas du tout. Je le considère comme une autre forme d’art. Comme la mozaïque.
      Il y a d’ailleurs un super documentaire d’ARTE à propos du Sampling ici

      Comme il est dit dans le documentaire, même les Beatles se sont largement inspiré sur d’autres.

      Merci pour m’avoir fait découvrir Nils Frahm.

      Reply
Bruno

La vache! C’est un article de la mort ça Julien!

Je dois avoir commis chaque erreur au noins une fois!

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Lucas

Salut Julien, tout d’abord bravo et merci pour cette article (et les autres aussi). Clair, précis, et surtout chaque musicien peut s’identifier a un moment ou un autre de tes paragraphes.

J’aurais aimé lire tous ça à mes débuts, et j’invite chaque débutant à prendre un instant pour lire tes articles avant de se lancer tête baissée ( ce que j’ai fait il ya 2 ans, et comme Bruno je les ai toutes faites au moins une fois les erreurs que tu mentionne ici).

Good job!

Reply
    Julien Moulinié-Chaumel

    Merci Lucas, c’est exactement pour ça que je fais ce blog. Beaucoup m’ont aidé à progresser au début, notamment sur le net, et j’ai envie de participer à mon tour. Je suis très content de pouvoir t’aider. Bonne continuation dans tes musiques

    Reply
adri

Salut Julien!
Encore un bel article que tu nous présentes ici.. Je me retrouves dans beaucoup des points cités avec ma faible expérience de la MAO.
C’est encourageant et motivant de lire tout ça, je prends conscience des erreurs fréquentes que je fais.
Après lecture complète de l’article, je n’ai qu’une envie c’est de brancher mon matos, et appliquer!
Je pense que le fait de se fixer des deadlines (genre finir un morceau en une semaine) est un très bon point que je vais m’efforcer d’appliquer. J’ai pas mal de sons pour l’instant mais malheureusement aucun n’a la prétention d’être aboutis, ce qui ne me rend pas hyper fier de mon travail même si je sens le hochement de ma tête sur le beat à chaque écoute ^^
Je lis chacun de tes articles et souhaite te remercier pour les avoir écrits! Chaque conseil est pertinent alors Merci à toi!

Reply
    Julien Moulinié-Chaumel

    AAaah 🙂 si l’article t’as reboosté, alors l’objectif est atteint. Merci Adri pour tes encouragements.
    Bonnes prods à toi

    Reply
Chris

Bonjour Julien,

Je viens de découvrir ton site (franchement pas mal d’astuces et je suis loin d’avoir tout lu 🙂

Et oui pas mal d’erreurs pour moi aussi, arf les histoires de plugins hummm je crois que j’essaye encore de trouver celui qui fait d’une seule note une mélodie irrésistible….et bien sûr il n’existe pas !

Ce que je retiens de ma petite vie de producteur, c’est de rester simple car c’est ce qui marche le mieux (surtout quand on débute)

Trop de basses hahaha j’ai eu cela aussi croyant aussi que ça allait être mieux !

Idem pour juger ses propres musiques, je laisse aussi une pause, c’est une peu comme les basses de trop c’est de trop.
Ce que je fais aussi parfois c’est de réecouter des vieux morceaux que j’avais commencés et puis abandonnés, parfois je me rend compte que c’était pas si mal que ça.

Bonne continuation à toi et merci pour ton site.

Reply
Danielle

Merci Julien de me ramené à l’ordre. Même si je t’ai lu souvent et que j’ai compris les étapes importantes à faire avec toi aide, je me rend compte que je retombe parfois dans ces embuches ! Trop de Youtube, trop de choix, revenir à l’essentiel, en commençant par définir la direction artistique. Je dois mes répéter ça en boucle si je veux finir mes chansons :). Merci encore !

Reply
    Julien Moulinié-Chaumel

    Avec plaisir!
    Un petit créneau de temps hebdomadaire ou quotidien dédié peut aussi t’aider à être focus sur tes créations et les avancer.
    Bonnes productions Danielle 🙂

    Reply
vincent

Hi Julien,

Je ne peux que reprendre mot pour mot les propos d’Adri pour ce qui me concerne. avec en plus le fait d’être persuadé d’avoir cumulé l’ensemble des défauts que tu cites 🙂
Merci beaucoup pour ce ‘regonflage’. Il est dans la lignée de la qualité de tes formations et conseils. Un bouffée d’air et une lumière au bout du tunnel des compos qui dorment dans ma tête sans arriver à sortir .
Sans toi, l’abandon était inéluctable . Alors mille fois merci.

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