8 habitudes qui t’empêchent de progresser en production musicale (et comment y remédier)
Tu te poses à ton home studio.
Les yeux pétillants d’excitation.
Et tu allumes ton ordinateur avec toujours le même rêve en tête.
Un jour tu arriveras à créer des musiques que tu seras fier de partager au monde.
Tu le sais.
Mais en attendant le chemin te parait tellement long et plein de doutes…
Même si tu y consacres tes tripes et ton précieux temps libre, tu as l’impression de tomber des litres de sueur à faire du sur-place.
J’ai connu ça aussi. Et je sais que certaines actions ne font que te ralentir et t’éloigner de ton rêve.
De vrais gouffres de temps.
Alors c’est pourquoi j’ai décidé de te partager aujourd’hui ces 8 habitudes “frein”.
–> Pour que tu puisses les éviter et progresser plus vite en production musicale.
8 freins qui t’empêchent de passer au niveau supérieur en tant que producteur de musique
1) Un environnement de travail qui te pose des barrières
C’est quand tu dois enregistrer, mais que:
- tu cherches ton micro partout
- il te faut le monter sur son pied
- accrocher le filtre anti-pop
- le brancher
- allumer l’ordi
- configurer l’interface audio (alim. 48V)
- etc…
Autant de raisons de te décourager d’avance et d’attérir en pantoufles devant ta série préférée.
Comme lorsque tu veux cuisiner, mais que les ustensiles sont sales dans l’évier: Bip! “Bonjour ce serait pour faire livrer une Margherita SVP, sans olives.”. Bip! Canapé…
Homo-sapiens-sapiens-dépenser-minimum-énergie.
Alors minimise tout ce qui pourrait te freiner à démarrer une session à ton home studio:
- Laisse sur ton bureau le matériel que tu utilises tout le temps
- Branche tout ensemble de manière figée avec allumage d’un simple appui sur interrupteur
- Range ailleurs (mais à portée de main) ce que tu utilises peu, comme un maracas par exemple.
Cela te prendra même pas 15mn à préparer. La différence? Lorsque dame inspiration pointera le bout de son nez, tu sera prêt: la truffe alerte et l’oeil vif.
2) Trop regarder ce que fais le voisin
Tu écoutes ce que font les autres, les pros ou amateurs plus expérimentés. Et tu es dégoûté… Leurs productions te décollent de ton siège alors que les tiennes ont déjà du mal à te faire vibrer toi, leur créateur.
S’inspirer de tes ainés est sain pour progresser. Tu te tires vers le haut. Par contre, comparer ton niveau et le leur est juste destructeur.
C’est le judoka ceinture blanche qui bade le judoka ceinture noire. Ça n’a pas de sens, le fossé est trop énorme. Au lieu de ça, il a tout intérêt à observer leurs mouvements, demander des conseils et apprendre de ses Maitres.
Donc, fais attention quand tu écoutes les autres producteurs de musique. Ne compare pas ton niveau. Contente-toi de t’inspirer de leurs oeuvres, de leurs parcours et trouves-y une forme de motivation.
Comme s’ils étaient le reflet de ce que tu seras dans le futur, lorsque tu auras mis assez de temps, de coeur et d’énergie dans ta passion.
“Les deux guerriers les plus puissants sont la patience et le temps” – Leo Tolstoy
3) Te laisser aller au hasard
Tu sais, quand tu ouvres ton projet sans but précis. Et que tu pars à l’aventure toutes voiles dehors.
Le problème? Sans plan d’action, tu peux vite faire des ajustements qui n’avancent pas ton morceau.
Comme bidouiller ton nouvel instrument virtuel pendant des heures, (alors que le son ne convient pas du tout au projet), ou te perdre dans ta librairie de samples sans savoir ce que tu cherches.
Ça te parle?
En fin de session tu n’as pas l’impression d’avoir été très productif. Et c’est rageant parce que du temps libre, tu n’en a pas des chariots entiers à revendre.
Bref. Tu roules pépère en mode touriste… au lieu de suivre un plan de route et tracer à fond, en mode rallye.
Ce qu’il te faut, c’est juste définir ce que tu vas faire avant de démarrer une session… et t’y tenir.
Ex: Finir le couplet, boucler l’arrangement, enregistrer la guitare acoustique, etc.
Tu peux même établir à l’avance sur calendrier tes sessions et ce que tu devras y faire. Cela t’aidera grandement à faire des sessions productives et pour lesquelles tu seras fier de ton avancement.
4) Ne pas aller au bout
Tu abandonnes tes projets sans les finir? Tu as surement une bonne raison.
- Lassitude
- Absence d’inspiration
- Envie de démarrer un nouveau projet
Je sais, c’est toujours très excitant d’expérimenter une nouvelle idée.
Mais si tu ne vas jamais au bout des anciennes, tu ne pourras pas traverser toutes les phases de production et t’améliorer dans chacun de ses domaines. (composition, enregistrement, programmation, sound design, arrangement, mixage, mastering)
C’est comme si en peinture, tu ne faisais que des croquis, sans jamais finir de toile entière. En plus de ne rien avoir à exposer, tu n’apprendrais jamais à finaliser tes oeuvres.
Un sérieux frein dans ta progression.
Alors oblige toi à finir le maximum de productions possible. Finis les, même si tu n’es pas 100% satisfait du rendu final. On y passe tous… Au début, ça ne sonne pas très bien. Mais à force de finir tes musiques:
- tu t’améliores et produire devient plus facile
- tu as quelque chose à faire écouter
- tes productions sonnent de mieux en mieux
Un véritable top 3 des raisons pour avoir le moral gonflé à bloc et progresser en y prenant du plaisir. Alors finis tes musiques, c’est vital.
“Abandonner est le plus grand échec” – Jack Ma
5) La peur d’être jugé
Ta musique, ton bébé, ton jardin secret… (pour l’instant pas encore parfait) Alors tu n’oses pas faire écouter tes oeuvres aux autres.
Et c’est dommage car te confronter à la critique te fait grandir, de 2 manières.
- Soit tu as des retours positifs et cela te booste le moral pour t’y remettre et devenir encore meilleur.
- Soit cela te renseigne sur ce qui marche moins bien. Et tu peux alors te corriger et avancer de plus belle.
Dans tous les cas, tu progresses.
Imagine que lorsque tu parles, un nuage de salive s’accumule au coin de tes lèvres. Et tout le monde le remarque, sauf toi. Tu ne préfèrerais pas qu’un proche te prévienne poliment au lieu de te laisser croire que tout va bien?
Alors pour tes musiques, fais toi ce cadeau. Demande des avis sincères à ton entourage.
Et observe bien leurs corps, leurs mouvements quand ils écouteront ta musique: c’est encore plus parlant que leurs avis. Tu verras alors s’ils sont pris dedans ou pas.
(Conseil d’un grand producteur Pop: Max Martin)
Positives ou non, les critiques t’aideront à progresser. Ne t’en prive pas.
6) La peur de référencer tes musiques
Quand tu crées une musique, et surtout quand tu mixes, il est très important d’avoir un (ou plusieurs) morceau pro de même style auquel te comparer.
Alors je sais…. j’ai aussi longtemps esquivé cette étape tellement elle est cruelle: tu compares ton morceau non-mixé à un morceau pro, mixé, et masterisé aux petits oignons…
En terme de douleur, on est sur sur du cassage d’orteil sur table basse un lundi matin bien énervé.
Mais en fait, tu n’as pas le choix. Comment tu peux savoir que tu es dans les clous niveau mixage si tu n’écoute pas ce qui se fait de mieux dans ton style de musique?
Si tu n’as aucune référence, c’est comme si je te demandais de dessiner la tour Eiffel de mémoire. Tu ferais juste un vague brouillon de croquis, ok?
Mais si je te demande ensuite de la dessiner avec une photo à l’appui, là tu ferais un dessin beaucoup plus précis et fidèle à la réalité. (Peu importe ton niveau en dessin)
Avoir un modèle est cru-cial.
En mixage et mastering bien sûr, mais aussi en phase arrangement ou en sound design.
Et lorsque tu maitriseras l’art de bien référencer tes projets, crois-moi, ils prendront une toute autre dimension.
7) Négliger la théorie musicale
Oui, on peut faire de la musique en ayant zéro connaissance en solfège. D’ailleurs certains artistes très connus ne savent pas lire ou écrire la musique. Et ils ont cartonné.
Mais au delà de la lecture musicale, certains principes sont bons à connaitre pour gagner du temps. Comme savoir construire une mélodie et l’associer ensuite à une suite d’accords par exemple.
Cela t’évite de tatonner pendant des heures pour souvent retomber sur des choses que tu aurais pu faire en 2mn avec des connaissances de base.
Un peu comme le gars tout content d’avoir trouvé qu’un mélange eau-farine-levure-sel, te donnes une boule croustillante et délicieuse une fois cuit.
Ça s’appelle du pain. (…des recettes existent déjà)
La théorie musicale, c’est juste l’héritage de nos ainés musiciens. A nous d’en faire bon usage et de ne pas perdre notre temps à réinventer la roue.
Attention: je ne dis pas qu’il ne faut pas expérimenter d’autres voies, être créatif et casser les codes. Mais à mon sens, si tu veux sortir du cadre, il te faudra d’abord connaitre ce cadre.
Alors emporte avec toi quelques notions de base théorique dans ton périple et repose-toi sur le savoir hérité de tes prédécesseurs.
Tu gagneras un temps précieux.
8) Collectionner des dizaines de VST tiers
Ça, c’est quand tu achètes ou télécharges en masse d’autres effets de mixage que ceux fournis en natif avec ton logiciel MAO.
Empiler des VST ne fera pas de toi un meilleur producteur. Certains sont utiles, bien sûr. Mais penser que tu as un besoin vital d’avoir le maximum d’outils hi-tech pour y arriver est une illusion fatale.
En plus d’être un trou dans ton porte-monnaie, c’est un sérieux frein dans ton apprentissage:
- Tu ne sauras pas maitriser chacun au max de ses possibilités
- tu vas à chaque fois te poser la question “lequel j’utilise” et perdre du temps
J’avais 2 grands-pères passionés. L’un par la menuiserie, l’autre par la cuisine. Et les outils qu’ils utilisaient tous les jours étaient:
- toujours les mêmes
- très basiques
Ils les connaissaient par coeur et ne se posaient jamais de question genre “lequel choisir?”.
J’ai aussi été tenté de papillonner à la recherche des plugins parfaits à mes débuts. C’est juste une perte de temps. Depuis 2008, toutes mes productions sont mixées avec les VST de base fournis avec Ableton.
Et je ne suis pas le seul, comme le précise l’artiste WRLD dans cet interview à 17:46:
Et même si j’utilise toujours les mêmes outils et que je les connais bien, il me reste encore beaucoup à apprendre d’eux.
Alors si tu débutes, c’est ce que je te conseille de faire: utiliser peu d’outils, et les connaitre à fond. Ceux de ton logiciel MAO feront très bien l’affaire.
(Télécharge ici un guide PDF gratuit qui t’aidera à les prendre en main)
Tu progresseras bien plus vite qu’en passant ton temps à faire du lèche-vitrine de plugins.
Progresser en production musicale
Echouer. Relever la tête. Repartir de plus belle.
C’est le processus d’apprentissage.
Je sais que tu trouves cela difficile et que tu te demandes parfois si tu réussiras un jour. Rassure-toi, si tu gardes le cap et que tu prends de bons réflexes, tu y arriveras.
C’est pour cela que je t’ai partagé ces 8 freins à la progression. Car j’aurai moi-même gagné un temps précieux à les éviter.
Tu vas pouvoir choisir les bonnes pistes à suivre et progresser plus vite, tout en éloignant les doutes.
Le plus important de tout, si tu ne devais retenir qu’une seule chose ici:
Finis un maximum de musiques.
Fait tout ce que tu peux pour aller au bout de tes projets, car c’est la meilleure manière de t’améliorer sur chacune des facettes de la création musicale en home studio.
Pour progresser VITE.
Et un jour tu te rendras compte que produire ta propre musique est plus facile que ce que tu croyais
…et que tu es enfin prêt à la partager au monde, la tête haute.
Alors à toi maintenant.
Partage-nous à ton tour les habitudes qui te freinent le plus dans ta progression. (de cette liste ou non)
Nous faire don de ton expérience participera à rassurer les autres. Et cela te sortira de la solitude du home studiste, en échangeant avec d’autres qui ont les mêmes problématiques.
Tu verras, ça fait du bien 😉
J’attends ton commentaire ci-dessous.